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Page 48. I n’ose compte les heures passées à atteindre cette quarante-huitième page. Le bouquin en compte exactement quatre cent quarante-six. Autant dire cinq cent. 500 pages ! S’il y avait des dialogues, encore. Tu parles ! Des pages bourrées de lignes comprimées entre des marges minuscules, de noir paragraphes entassés les uns sur les autres, et, par-ci par-là, la charité d’un dialogue un tiret, comme une oasis, qui indique qu’un personnage parle à un autre personnage. Mais l’autre ne lui répond pas. Suit un bloc de douze pages ! Douze pages d’encre noire ! Ça manque d’air ! Ouh là que ça manque d’air ! Putain de bordel de merde ! Il jure. Désolé, mais il jure. Putain de bordel de merde de bouquin à la con ! Page quarante-huit…

Daniel Pennac, Comme un roman, 1992

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